JCP

Il est trop souvent oublié qu'un appelant principal peut se trouver dans le rôle d'intimé, et que cette position d'intimé le rende recevable à élargir son appel initial dans le cadre d'un appel incident provoqué par cet appel incident formé à son encontre... C'est pas simple, mais la procédure d'appel n'est de toute façon pas simple, et le décret du 9 décembre 2009 n'y est pour rien dans le cas d'espèce !

Dans le cas présent, un appelant avait limité son appel par ses premières conclusions, et ne concluait qu'à l'encontre de certains parties. Il demandait notamment la réformation du chef de dommages et intérêts.

Par des conclusions régularisées bien après l'expiration du délai de trois mois de l'article 908 du Code de procédure civile, l'appelant conclut à la réformation du chef d'un poste de préjudice et contre l'assureur dont il est demandé la garantie.

Pour déclarer recevables cet appel incident de l'appelant principal, le Conseiller de la mise en état relève qu'une partie avait régularisé un appel incident, dans le délai de deux mois, à l'encontre de l'appelant principal, en concluant contre lui, et que cet appel incident permettait à cet appelant principal non seulement d'y répondre mais de se porter également appelant incident (et plus exactement, appelant incident provoqué par l'appel incident d'une partie intimée).

Comme le précise à juste titre le Conseiller de la mise état, "la limitation d'un appel principal n'interdit pas à l'appelant de former, de la même manière que le sont les demandes incidentes, un appel sur l'appel incident de l'intimé, et d'étendre ainsi sa critique du jugement" (CA Rennes 4e OCME 19 juin 2013 , RG 12/03276, réf. cabinet 100168).

Cette position n'est pas contestable.

 

Auteur: 
Christophe LHERMITTE