👉 Au dĂ©part, tout est trĂšs simple : le CPH se dĂ©clare incompĂ©tent au profit du TC au motif qu’il n’y a pas de contrat de travail.
Rien que de trĂšs banal.
Un appel compĂ©tence est formĂ©, par le salariĂ©, avec requĂȘte et jour fixe.
Jusque lĂ , tout va bien.
En cours de procĂ©dure, nous recevons une seconde dĂ©claration d’appel.
Evidemment, il ne peut s’agit que d’une DA rectificative đŸ€·â€â™‚ïž En consĂ©quence, pas de constitution qui serait inutile, et on en reste lĂ .
Au retour d’audience, le confrĂšre plaidant m’indique que le prĂ©sident a interrogĂ© sur cette seconde DA. Je rĂ©ponds au prĂ©sident qu’il y a un seul appel, et deux DA, et qu’il s’agit du mĂȘme appel d’un jugement d’incompĂ©tence đŸ€”
Et c’est avec la rĂ©ponse de la consoeur qu’on passe de procĂ©durie en absurdie 😳
Nous apprenons alors que la DA2 n’est pas rectificative, mais est l’appel
 sur le fond...

 donc, sur le fond (licenciement, indemnitĂ©s, etc.) d’un jugement qui a dit qu’il Ă©tait... incompĂ©tent
 et qui pour ce motif n’a pas tranchĂ© le fond đŸ„ŽđŸ„ł
Et lĂ , mystĂšre !!! Comment un avocat peut-il soutenir avoir fait d’une part un appel sur l’incompĂ©tence, et d’autre part un appel sur le fond ?
C’est impossible 🧐
👉Soit le jugement a statuĂ© sur la seule compĂ©tence, et c’est alors l’appel compĂ©tence qui est ouvert.
👉Soit le jugement a statuĂ© sur la compĂ©tence et sur le fond (et je ne parle pas de la question de fond dont dĂ©pend la compĂ©tence), auquel cas c’est qu’il s’est dĂ©clarĂ© compĂ©tent (logique, il ne peut pas en ĂȘtre autrement), et l’appel est un appel de droit commun, sans possibilitĂ© de faire un appel compĂ©tence (la cour d’appel de Rouen a retenu une irrecevabilitĂ© dans ce cas).
⚠Mais en tout Ă©tat de cause, il n’est pas possible de faire deux appels.
D’ailleurs, dans un arrĂȘt rĂ©cent, la cour de cassation a fermĂ© la possibilitĂ© d’un second appel lorsque la cour est rĂ©guliĂšrement saisie (Civ. 2e civ., 30 sept. 2021, n° 19-24.580, P).
Au surplus, dĂšs lors que le premier juge n’a pas tranchĂ© au fond, et pour cause, la partie n’a pas succombĂ©. Ce dĂ©faut de succombance rend l’appel irrecevable pour dĂ©faut d’intĂ©rĂȘt (Civ. 2e, 4 mars 2021, n° 19-21.580), fin de non-recevoir qui peut ĂȘtre relevĂ©e d’office.
đŸ™đŸ»Nous pouvons remercier les confrĂšres et consoeurs qui nous offrent des sujets de rĂ©flexion absolument improbables.
Personnellement, je n’aurais jamais pu imaginer ce cas pratique assez tordu.
❓Que pensez-vous de le prĂ©senter en sujet de procĂ©dure civile pour l’entrĂ©e au CRFPA 😄

Auteur: 
Christophe Lhermitte